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lundi 16 mars 2020

Comme un bonsaï

Quand j'étais enfant, on m'a offert un bonsaï.

Je ne me souviens pas très bien de quel type d'arbre il s'agissait, mais le pot en céramique dans lequel il était planté était d'un superbe bleu roi. 

A l'époque, je pensais que le bonsaï était une espèce d'arbres minuscules à vie. Qu'ils étaient naturellement comme ça. Un peu comme l'épagneul papillon de mes voisins qui était une version miniature du colley de ma tante. Pareil, mais en petit.

Et puis un jour, on m'a appris qu'en fait, pas du tout. Pour faire un bonsaï, on manipule un arbre "normal" pour qu'il ressemble le plus possible à un arbre adulte épanoui dans la nature... tout en faisant en sorte qu'il prenne peu de place.
On le taille d'une certaine façon, on le met dans un pot penché, on force ses racines à remonter en surface, on dirige ses branches et son tronc pour qu'ils prennent une forme adaptée.
C'est un art.

Et en ce moment je me sens un peu comme un bonsaï. Incapable de prendre de l'ampleur, taillée quand je commence à m'étaler, ramenée à mon apparence, à l'étroit dans un pot trop petit.
Et je m'écrase de plus en plus, en tirant même une certaine satisfaction. "Regardez comme ma branche est tordue dans une posture inconfortable mais visuellement plaisante !" "Admirez comme je me rapetisse pour vous, majestueuse dans mon espace restreint !" "Voyez comme je laisse vos mains me modeler comme si j'étais vôtre."

A l'étroit dans mon écorce biscornue et fière me plier à vos regards. Une version portable, facile à gérer, agréable en décoration.

Parfaite imitation de l'arbre adulte épanoui dans la nature.



lundi 14 octobre 2019

Perfection

Bien sûr, qu'il faut que je sois parfaite.
Si je ne fais jamais rien de mal, je ne donne jamais aux gens une bonne raison de m'abandonner.

mardi 7 mai 2019

Not sure

My issue is:

Now that you don't want it anymore
I am just not sure what to do
Of all the love that I 
Had prepared for you

jeudi 26 janvier 2017

Bad buzz

Mes capacités de concentration sont limitées depuis quelques années. Je pourrais blâmer les réseaux sociaux, mon smartphone, et la technologie en général, mais la vérité c'est que plein de gens vivent sans tous ces bidules et se portent bien. Je pourrais en faire de même.

A cette distraction habituelle, celle qui m'arrête au milieu de cette phrase pour me dire "Tu pourrais te faire un thé...", s'ajoute en ce moment une sorte de ... bourdonnement.

J'en ai pris conscience fin 2016 et je ne sais pas comment le décrire autrement.
C'est cette sensation que vous ressentez quand vous êtes énervé. Celle qui donne l'impression que quelques chose a besoin de sortir et rode sous votre peau, celle qui vous dit que vous allez exploser à la figure de quelqu'un.

Cette sensation là. En continu.

Telle que vous me lisez, je suis en train de consciemment me forcer à ne pas regarder Twitter. Ma tête se tourne inconsciemment vers mon second écran à intervalles réguliers. C'est un peu comme une drogue. Je sais que ça ne me fera aucun bien, mais quand je l'utilise je me sens mieux. Ça me rassure. Car je sais.

Pendant les 2 minutes durant lesquelles mon pouce scrolle vers le bas pour dénicher les messages que j'aurais pu louper, je suis au courant. Rien ne peut me prendre par surprise.
L'info que j'absorbe comme ça est moins douloureuse. Moins que celle que je me bouffe en pleine gueule le matin quand mon réveil sonne et m'annonce que Trump a encore signé une énormité qui va réduire à néant des années d'avancées sur les droits de telle ou telle minorité.

C'est un choix débile. Tu préfères te prendre une goutte sur la tête, chaque minute, en continu, jusqu'à ce que le seau soit vide, ou qu'on te verse le seau en entier sur la tête d'un coup ?
Dans un cas, tu angoisses toute la journée, poussé à bout de nerfs par ce plic-ploc incessant. Dans l'autre, tu te retrouves trempé et gelé, a essayer tant bien que mal de reprendre ta respiration.

Alors je laisse les news se faufiler sous ma peau, l'une après l'autre, et rester là. Elles bourdonnent comme la neige à la télé quand l'antenne ne reçoit plus rien. Et cette sensation me rend folle, et j'ai envie de m'allonger par terre dans le silence le plus total pour juste avoir la paix cinq minutes et oublier que tout part en vrille.

Mais si je fais ça, j'ai l'impression d'abandonner mon poste de surveillance. L'impression que l'ennemi nous aura si je relâche ma vigilance juste un instant.

Donc je me laisse lentement glisser dans ce bain grésillant et je prie pour que ce que je sacrifie ne soit pas en vain.

lundi 17 octobre 2016

Le prix de la sérénité


Ça fait des semaines que je n'ai pas regardé mon compte en banque.
Je m'en suis rendue compte parce que les impôts ne m'ont toujours pas été prélevés.
Je ne sais pas depuis combien d'années j'avais pu passer un mois sans vérifier que je n'étais pas au bord du découvert. Mais maintenant ça va mieux. J'ai un boulot stable, je suis bien payée, je respire.

Je respire et j'étouffe.

samedi 12 mars 2016

Tu crois que tu n'as pas peur

Il est 20h un vendredi et je suis en pyjama, roulée en boule sur mon lit, à attendre je ne sais trop quoi. 
Depuis novembre dernier je n'ai pas trop réfléchi à l'impact au long terme qu'avaient eu les attentats sur moi. Après tout, je n'ai perdu personne, aucun de mes amis n'a été blessé, j'ai appris des mois plus tard qu'une personne que j'aime beaucoup avait passé une partie de la soirée enfermée dans un placard du Bataclan. Mais elle allait bien et souriait doucement en me le racontant donc...

Et ce soir une amie m'a reparlé du risque qu'on courait. M'a recommandé de ne pas sortir parce qu'elle avait entendu un truc, une rumeur. Et des rumeurs, merde, depuis Charlie Hebdo on en entend tout le temps. Mais là...
Je n'ai pas le moral et je suis fatiguée et... 

Tu crois que tu n'as pas peur. Tu vis ta vie, tu sors, tu bois et tu danses.
 
Tu crois que tu n'as pas peur.
Jusqu'au jour où tu rentres bien vite chez toi te cacher dans ton lit et attendre que la nuit passe.
 
 
[Hier je suis rentrée chez moi, les tripes nouées, je me suis mise en pyjama, toutes lumières allumées, et j'ai écrit ça. Ensuite, j'ai somnolé pendant cinq heures, essayant de décider si je devais me lever et manger un truc, regarder une série. Et puis je me suis dit que non, j'ai éteint les lumières et j'ai dormi. 
J'ai l'impression d'avoir perdu une bataille.]

mardi 8 mars 2016

8 mars - Journée de l'infâme

Mes billets d'humeur commencent en général par "Je ne parle pas souvent de [tel sujet] mais là il faut que je vous dise un truc" et celui-ci ne dérogera pas à la règle.

C'est vrai que je n'ai jamais trop utilisé ce blog comme manifestation de mon féminisme (c'est plutôt quelque chose que je fais sur Twitter, habituellement), mais aujourd'hui il faut que ça sorte...

vendredi 6 novembre 2015

Un peu compliqué


Parfois tu passes une journée de merde et tu fais de mauvais choix.
Genre tu vas picoler seul-e en te disant qu'avec de l'alcool ça passera mieux.


Ce n'est pas tout à fait faux. Pendant un moment tu es confortablement anesthésié-e. Tu te plonges dans la musique. Tu observes les gens accoudés au bar. Tu n'es pas seul-e avec ton téléphone à la main, à scroller sur Twitter, à commenter sur Facebook, à te donner une contenance pour ne pas boire ton verre trop vite. Ca devrait te rassurer mais ça te rend juste triste. Tu ne souhaites ça à personne. A choisir, tu préfèrerais être seul-e à être tout-e seul-e.
Le barman et la barmaid se touchent beaucoup et tu te demandes s'ils couchent ensemble. Ce ne sont pas tes oignons, mais quand même.
Tes années de marketing te disent que si la barmaid connaît ton nom ce n'est pas juste parce que le barman t'aime bien et le lui a dit. C'est parce que le barman a besoin que les gens consomment et reviennent. Et tu es beaucoup plus tenté-e de retourner dans le même bar quand tu as l'impression d'avoir des amis de l'autre côté du comptoir.
Esbroufe totale ou pas ? C'est la question.
Tu ne sauras jamais si les tenanciers ont une vraie sympathie pour toi ou si ce n'est que du business à base de "je t'offre un shot, reviens très vite, bisous".


Par contre, tu sais que tu es sur la pente descendante.

lundi 12 janvier 2015

Les méchants ne gagneront pas

Je n'ai rien écrit depuis longtemps mais Philippe Val a dit qu'il ne fallait pas laisser s'installer le silence et il faut que je parle à quelqu'un.
Alors je vais te parler à toi, ami-e, à toi, vague connaissance, et à toi, inconnu-e d'internet.

Quand je donnais des cours particuliers je me suis rendue compte qu'on n'apprend jamais aussi bien qu'en aidant quelqu'un à comprendre. Je vais donc essayer de te rassurer en espérant que cela me rassure aussi.
Nous avons vécu une semaine horrible. Mercredi dernier, des gens sont morts -non, ont été assassinés- pour avoir exercé librement et légalement leur métier. Ils ont été tués pour avoir caricaturé, fait rire, expliqué, offensé, ouvert des yeux et des esprits.  Et puis, alors qu'on essayait de comprendre, l'horreur a continué. Et d'autres personnes ont perdu la vie -non, se la sont vu arrachée- en direct sur toutes les chaînes de télé. Et nous avons eu peur. Et nous nous sommes sentis petits et seuls. Et dimanche, aujourd'hui, nous avons essayé de prouver que nous ne sommes pas petits, que nous ne sommes pas seuls.
Alors nous sommes descendus dans la rue.
Avec des amis, de la famille, des collègues. Et puis avec des inconnus, avec des trop connus et avec plein de gens différents. Avec des femmes voilées, des vieux monsieurs en kippa et des bébés métisses. Et ces petits groupes se sont dirigés vers le même endroit. C'est impressionnant à voir, une foule qui se dirige en petits groupes vers un même point invisible.

On a fini par tous se retrouver, comme un rendez-vous géant auquel chaque ami aurait sans prévenir invité un autre ami. On pensait être beaucoup parce qu'on ne voyait pas le bout de la foule. Mais on ne pensait pas être des millions. Des millions à applaudir les membres des forces de l'ordre lorsqu'ils passaient à proximité, des millions à scander "Liberté !", ... des millions de Charlie.

Il est 1h36 du matin et je viens de regarder la chronique de Gaspard Proust et j'ai pleuré pour la première fois depuis mercredi. Cet ascenseur émotionnel ne m'avait, je crois, pas encore laissé le temps d'être juste triste. Du coup, j'ai pleuré un bon coup et j'ai essayé de m'imaginer l'avenir : que va-t-on faire de cette unité, de cette fraternité ?
J'espère que nous n'allons pas nous laisser embobiner et accepter de réduire nos libertés par peur des autres. J'espère que nous n'allons pas retomber dans la méfiance et les préjugés. J'espère que nous allons rester calmes, respectueux, unis.
Je ne sais pas vous, mais je compte bien me battre pour faire de cette tragédie la première pierre d'un monde meilleur.

On a l'air d'être des millions à vouloir être libres.

Alors je me dis que les méchants ne gagneront pas.



samedi 1 décembre 2012

Sauver l'amour

Qu'est-ce qui pourrait sauver l'amour ?

C'est un peu la question de cette journée internationale de lutte contre le SIDA.

L'an dernier, j'avais écrit un texte pour l'occasion. Cette année, j'ai essayé de trouver une idée pour en sortir un nouveau, mais moins triste, moins en colère. Sans succès.
La raison de cet échec est simple. Le SIDA tue tous les jours, des hommes, des femmes, des enfants. On a le droit d'être triste, le droit d'être en colère.

Malheureusement, être ci ou ça, ça ne fait pas avancer le sujet. Le vaccin n'existe toujours pas, les traitements de guérison non plus. Pour ne pas mourir du SIDA il n'y a donc qu'une solution : ne jamais l'attraper.

Alors encore cette année, je relaie ce message : Protégez-vous et protégez ceux avec qui vous couchez. Ne mettez pas votre vie et celle des autres en danger juste parce que vous trouvez que le préservatif c'est nul ou parce que vous avez la flemme de faire un test de dépistage.

Soyez malins et restez vivants.


lundi 19 novembre 2012

"Je suis pour le mariage pour tous, et je vais vous expliquer pourquoi."

Je n'écris pour ainsi dire jamais d'article politique. J'en parle d'ailleurs assez rarement dans la vraie vie. Pas que je n'ai pas d'opinion, non. Tout simplement parce que je pense que la politique est un peu comme la religion : chacun a son avis, pas une raison pour le jeter à la figure du premier venu pour un oui pour un non.

Cependant, je suis un peu agacée ces derniers temps. Le sujet du mariage pour tous déchaîne les passions et jusque-là je rongeais mon frein en silence, attendant que la loi passe et qu'on soit mis devant le fait accompli.
Sauf que la loi tarde à arriver. Et que pendant ce temps-là, des gens tels que les membres de Civitas descendent dans la rue pour manifester contre l'ouverture du mariage aux couples lesbiens et gays. Et que le ton monte de toutes parts, si bien que l'affaire se transforme en "Si on autorise les gays à se marier, pourquoi pas les polygames/zoophiles/pédophiles ?" d'un côté et en "Les catholiques/gens votant à droite sont tous de gros cons, votre Dieu il n'existe pas, la religion c'est de la merde et je vous méprise vous et vos croyances/opinions".
Je vois ça tous les jours, à la télé, sur internet, dans les journaux... Des gens qui se montent les uns contre les autres, en frappant à chaque fois plus bas, en s'insultant sur ce qu'ils pensent comprendre de l'autre...

Je m'appelle Marine, je suis pour le mariage pour tous, et je vais vous expliquer pourquoi.

J'ai 24 ans, je suis une femme et je suis hétéro. Si un jour je rencontre quelqu'un, que je l'aime et que je veux construire ma vie avec, je pourrais choisir de me marier. Si un jour je veux des enfants, je pourrais tomber enceinte, de façon naturelle ou non, ou bien adopter. Le mariage, les enfants, ce sont des choses qui font partie de la vie. Du coup, j'en parle parfois avec mes amis, avec mes collègues, avec ma famille. On parle de ce mec qui est bien, mais avec qui on ne fera pas sa vie. On parle du bébé qui vient de naître et qui empêche tout le monde de dormir. On parle de la stérilité et de ce processus d'adoption qui a été long mais qui en valait vraiment la peine.
On parle comme des hétéros, comme des gens qui ont le choix.

Il y a d'autres gens avec qui je parle de cette vie qui n'est pas si simple. De ces regards dégoutés dans le métro, de ces vérités qu'on cache à ses collègues et de cette famille qui n'en est pas une aux yeux de l'Etat.
Car j'ai la chance d'être entourée de gens très différents. Et certains sont gays. Comme l'un de mes meilleurs amis. 
Il n'est pas le cliché du "meilleur ami gay" avec qui on parle garçons, on fait du shopping et devant qui on se balade en sous-vêtements. Mon ami est un ami gay comme tous mes amis hétéros. On parle de musique et d'écriture, de cette série trop bien qu'il faut absolument que tu regardes, de nos problèmes d'argent et de famille, de nos boulots, de nous.
On parle aussi beaucoup de l'avenir. Des prochaines vacances, d'un éventuel déménagement, de qui de nos potes va se marier en premier.
Et parfois, je me dis que peut-être que ce sera lui. Peut-être que dans quelques années, son petit-ami que j'aime tant et lui déciderons d'officialiser tout ça. Je pourrais alors préparer avec nos potes ce slideshow de la honte qu'on montre toujours aux mariages, celui avec les photos d'enfance et celles de soirées déguisées. On pourra se prendre une cuite mémorable et danser comme des idiots et dire "Mais pour les noms de familles, vous faites comment ?". On pourra trouver un substitut au bouquet de la mariée, juste histoire de voir tout le monde se battre pour l'attraper. On pourra leur offrir un robot ménager et un service à café moche et une enveloppe pour la Lune de miel.
On pourra leur dire en rigolant : "Et le petit, il est pour quand ?" Sauf qu'on ne rigolera pas vraiment, parce que ce sera possible et qu'ils feraient des papas supers.

Un jour, on se rendra compte qu'on est devenus vieux. Enfin, ce qu'aujourd'hui on considère comme vieux. On se retrouvera tous comme tous les ans, pour le réveillon. Certains de nous aurons des enfants, d'autres non, mais dans le tas de la nouvelle génération il y en aura peut-être un ou deux qui seront homos. Et on parlera de ce champagne qui est délicieux, de nos boulots, du prêt de la maison qui est presque remboursé. Et on parlera de nos familles, de nos gamins et de leurs vies. Et ils auront tous le droit de choisir de se marier ou non. Tous. 

Je m'appelle Marine et je suis pour le mariage pour tous. Parce que j'ai le droit de me marier et d'avoir des enfants. Et que ça me ferait plaisir que tous mes amis puissent en faire autant. Parce que cette vie que je vous décris au-dessus, elle n'a rien d'offensant, rien de honteux et rien de sale. Mais que celle qu'on mène actuellement fait souffrir, nous prive tous d'une partie des choses de la vie, stigmatise une part de la population sans réelle raison. Parce que qui et comment on aime ne change rien à qui on est. Parce que le jour où cette loi passera, beaucoup pleurerons de joie. 
Et parce que je pleurerai de joie avec eux.


vendredi 24 août 2012

HOME

Je dis souvent que si je n'écris plus beaucoup, c'est parce que je n'ai pas le temps. C'est faux. Je choisis de ne pas avoir le temps. Je choisis de réactualiser 10 fois Twitter au lieu de coucher quelques phrases et je choisis d'entamer une énième partie de Civ V au lieu de me coller sérieusement à mon mémoire (ahaha, je rends le 4 septembre, j'ai écrit 5 pages, tout va bien).
Tout n'est que choix, donc.

Ce soir, je fais le choix d'écrire. Parce que j'en ai envie, que ça me titille depuis que je suis partie en vacances et parce que, pour une fois, merde j'ai quelque chose à dire.

Donc je vais commencer par vous parler de la différence entre "house" et "home". [Le sujet de cet article n'est pas les subtilités de la version et du thème, promis.]
Donc, le mot "house", en anglais, veut dire "maison". Cependant, ce mot définit plutôt le bâtiment. On le différencie ainsi de "home", qui désigne son "chez soi". En France, quand on parle de maison, on sous-entend la plupart du temps "home", mais du coup je suppose que le terme le plus approprié pour traduire "home" serait "foyer".
Son foyer. Son chez soi. Là où on est bien.

En anglais, on dit aussi "Home is where the heart is". Mais là, ce dont je vais vous parler, c'est de "Home is whenever I'm with you".

Comme l'a si bien expliqué Silver dans sa série "Fantastiques" (1-2-3-4) en 2010 (merde, déjà...), il y a des instants qui, sur le moment, semblent insignifiants mais qui avec le temps prendront des proportions incroyables. Cet instant sans intérêt deviendra point de pivot, moment où tout à basculé, quelques minutes qui modifient le cours d'une vie entière. L'effet papillon.
En 2006, je passe le bac. Je choisis de déménager à Nantes pour ma 1ère année de fac. Tout cela se passe très mal, et, une chose en entraînant une autre, je décide de poursuivre ma 2nde année de licence à Paris. En parallèle à mes études, je passe (déjà) énormément de temps sur internet. Je suis même admin du forum de la communauté francophone de DeviantART. Sur ce forum, je rencontre plein de gens avec qui je sympathise, notamment deux personnes, Silver et Maky, qui se connaissent "en vrai".
Hiver 2007, les Galeries Lafayette sont parées de leurs plus belles vitrines animées et on se les caille bien comme il faut. Maky, au détour d'une conversation MSN (oui, on est en 2007) m'annonce qu'elle va passer à Paris. Et que ça serait chouette de se voir.
Je dis oui.

L'instant important est là.
J'aurais pu être prise ce soir là. Avoir la flemme. Avoir peur de passer ma soirée avec quelqu'un que je ne connaissais "que d'internet". Mais je dis oui.

Fastforward. Et nous sommes en août 2012. Je suis à Hossegor, assise toute seule sous la pergola.  A l'intérieur de la maison, ça rigole. Quelqu'un joue de la guitare. Du salon provient un : "Les gars, quelqu'un a pensé à lancer lave-vaisselle hier soir ?" Bruits de tasses qui s'entrechoquent dans la cuisine. La guitare s'arrête puis reprend, mais je sens qu'on a changé de guitariste. La brise est un peu fraîche et je griffonne dans un carnet que j'inaugure. J'ai décidé de mettre quelque chose d'important sur cette première page, histoire de bien lancer le truc. J'attends depuis juin d'avoir quelques mots pour cette page.
Et ils sont soudain là.



jeudi 17 mai 2012

Projet 17 mai

Coucou les petits. Là je vais vous faire un article sérieux et super important, donc on ouvre grand ses yeux et son esprit et on lit attentivement, okay ?

Je pense que dans la vie, certaines choses sont aussi importantes que personnelles. L'amour, notamment. Le sexe, aussi.
Pourtant, encore aujourd'hui, des gens se permettent d'en juger d'autres sur des critères aussi personnels que l'amour ou le sexe. Comme si c'était leurs affaires, comme si leurs opinions étaient paroles d'évangile, comme si on leur avait demandé leur avis.

Aujourd'hui, nous sommes le 17 mai et c'est la journée internationale contre l'homophobie. Et aujourd'hui, je suis très heureuse de vous annoncer que j'ai participé au Projet 17 mai, lancé par Silver et Pochep. Des dizaines d'illustrations, de dessins et de BD, sur le thème de l'homophobie vous sont proposés sur le site projet17mai.com.

Mes participations à moi (en tant que scénariste hein, je ne vais pas vous infliger une tentative de dessin...) sont ici:
- avec BlaguiBlago
- avec Maëlle R.
- avec Guillaume Penchinat
- avec Sess

J'espère que tout ça vous plaira. N'hésitez pas à le partager autour de vous, à le montrer à vos amis, votre famille, votre patron et votre chihuahua. Le sujet est important, donc faites en sorte qu'on en parle.

Des bisous.

vendredi 2 décembre 2011

Coup de chance

[Musique, et un message important à la fin du texte.]


        L'après-midi traîne en longueur. 
J'ai passé la plus claire partie de ma journée à zapper de chaîne en chaîne. Ma tasse de thé est vide mais je n'ai pas le courage de me lever pour aller la remplir à la cuisine.
        J'aurais probablement dû aller au travail ce matin quand Mark m'a annoncé que son jour de congé venait de s'évaporer avec l'arrivée d'un nouveau gros contrat à l'agence. Notre journée farniente en amoureux s'était soudain transformée en journée "Diego mange des cochonneries en pyjamas devant la télé".

Je suis là, affalé dans le canapé devant une telenovela débile, lorsque la porte d'entrée claque, me faisant sursauter.
        - Diego ? demande une voix depuis le couloir.
        - Ouais, j'suis dans le salon !
Mark entre dans la pièce, tenant d'une main le manteau qu'il vient d’ôter. Il s'arrête un instant, interloqué, embrassant d'un regard l'état général du salon. Je ne dois pas être au summum de mon sex-appeal...
        - Qu'est-ce que tu fais ? Tu es prêt ?
Je détourne à peine mon regard de l'écran de télé. On va enfin savoir qui est le père de Veronica...
        - Hein ? Prêt pour quoi ?
Il y a un long silence et je commence à me demander si Mark n'a pas quitté la pièce lorsqu'il entre dans mon champ de vision, se plaçant entre ma série et moi.
        - Mark ! Je vois plus rien là ! Pousse-toi, c'est le dénouement du truc !
Je me tortille sur le canapé, me dévissant le cou pour voir l'écran tout en vociférant mais Mark ne bouge pas d'un iota. Il m'exaspère !
        - Maaaark !
Son expression est mortellement sérieuse et je me demande soudain si je n'ai pas fait une bêtise... Notre anniversaire était il y a deux mois et j'y ai miraculeusement pensé donc ce n'est pas ça...
        -Tu te fous de moi, Diego ! Luis rentre à l'hôpital demain. Sa soirée de départ est ce soir. Je te l'ai répété au moins dix fois cette semaine...

samedi 30 octobre 2010

Y a des soirs comme ça, où tes personnages sont malheureux.
Alors tu es triste avec eux.


Tu pleures des parents partis trop vite, des amis disparus, des amours perdues.
Tu pleures les petites choses de la vie, les petits bobos qui laissent des cicatrices indélébiles, les moments qui auront tout changé.


Et au bout d'un moment, tu te rends compte que tu pleures aussi pour toi.
Et qu'ils prennent sur eux la peine que tu ne peux porter.

jeudi 7 octobre 2010

"Si vous n'écrivez que quand vous êtes motivé ou inspiré, vous ne terminerez jamais rien."
- Bob Mayer

Comme il a vendu 6 millions de livres de plus que moi, je le crois.
Donc c'est reparti.

vendredi 20 août 2010

10 days

Let's try to rise to the occasion. Do something useful, for once.

Let's build a castle!

dimanche 6 juin 2010

Plus tard

Je me souviens parfois du temps où tout était plus facile.
Du coin de l'œil, je l'aperçois qui me nargue, juste à la limite de mon champ de vision.
Je me souviens des sentiments simples, des problèmes faciles à régler et des situations qui n'impliquaient que moi. Des gros chagrins consolés par un bisou magique, des peluches toutes douces et des princesses qui sont toujours sauvées à la fin.
Des jours passés à courir, jouer et rêvasser, sans se préoccuper de "plus tard". Sans se douter que "plus tard" ne serait pas toujours une répétition de "maintenant".
Sans savoir que dans le "plus tard" on ne pleure plus pour un bobo au genou parce qu'on a trouvé de meilleures raisons.
Dans le "plus tard", les gens vieillissent et meurent, les amis s'éloignent et disparaissent, les rêves reculent devant la réalité jusqu'à devenir inatteignables.
Dans le "plus tard", on ne profite même plus des bonnes choses parce qu'on est trop occupés à redouter leur fin.

Et un jour, on se rend compte d'un truc: les adultes avaient raison.

C'est nul de grandir.

mardi 5 mai 2009

La ronde infinie de l'homo sociabilis

Partons du principe de la ronde. On se tient tous la main, on tourne tous dans le même sens, tout va bien.
Le chef de la ronde, c'est toi, c'est lui, c'est moi. On a tous la notre.
Au fur et à mesure des années, les gens dans la ronde se fatiguent. Certains s'engueulent, d'autres en ont marre de tourner toujours dans le même sens, d'autres se désintéressent du jeu.
Au fur et à mesure des années, donc, certains partent. Et d'autres arrivent. D'autres qui aiment ce jeu, qui viennent d'une autre ronde où on ne tournait pas dans le bon sens, qui ont trouvé le chef sympa.
La constante c'est le chef. C'est toi, lui ou moi.
Le chef de la ronde, c'est le con qui reste. Le con qui est toujours là, à attendre que d'autres gens viennent tourner avec lui. Le chef et les autres joueurs se font des farces, des blagues, certaines tournent mal et le joueur doit dégager. Certains se liguent contre le chef, mais le chef étant la constante, ils doivent partir aussi. Il y a aussi des chefs qui essaient de faire la plus grande ronde possible, mais ça ne marche jamais bien longtemps.
La plupart essaie juste de lutter pour garder sa ronde intacte. Mais au bout d'un moment, les trahisons, les histoires de cœur ou de cul, les mensonges, l'éloignement et le désintérêt viennent réduire le nombre de joueurs.

Parce que, ce qu'il faut comprendre. C'est que, quoi qu'il arrive, on est toujours le con de sa ronde.