23 avril 2016
Foi
Un groupe d'adolescents croise mon chemin en montant vers la chapelle. Ils ont des sacs à dos d'étudiants et des chaussures trop jolies pour être confortables sur de longues durées. Ils ne font donc pas le pèlerinage.
Deux des jeunes filles lèvent les yeux vers moi. L'une esquisse un sourire que je m'apprête à lui rendre quand je la vois se pencher vers son amie. Elle lui chuchote quelque chose à l'oreille et l'ado éclate d'un rire cristallin qui se réverbère sur les hautes parois des monuments de la rue.
Elles se penchent l'une vers l'autre en riant, comme pour se soutenir au cas où leur fou rire les ferait trébucher.
Elles se moquent de moi.
Je baisse les yeux vers mes propres chaussures. Des mocassins en cuir noir, modestes, sobres et appropriés. Les mêmes que ceux portés par les autres sœurs du couvent. Je presse le pas vers la chapelle.
Dans mon dos, le groupe s'éloigne en riant. Je n'ai sûrement pas plus d'une dizaine d'années d'écart avec eux. Je me souviens de mes amies qui se tournaient vers moi pour des conseils et des garçons qui souriaient d'un air se voulant charmeur lorsque je passais devant eux. Je me souviens. Et je ne regrette pas.
Car je me souviens aussi du doute et de la noirceur, de ces moment où ma vie n'avait plus aucun sens, tant et si bien que je me questionnais sur son bien fondé. Je me souviens des méchancetés que je regrettais immédiatement et enfouissais au fond de moi, où elles restaient à pourrir en contaminant tout le reste. Je me souviens du moment où je me suis dit qu'il fallait mettre fin à tout ça.
Et puis, soudain, la lumière. Celle qui vient de l'intérieur et éclaire tous les recoins de ton être, mettant à jour le meilleur et le pire, ce que tu aimes et ce que tu préfèrerais oublier. La lumière qui sait tout mais qui accepte, qui pardonne et qui aime. Qui aime tout en toi, ton âme et ton corps, car tout est comme il devait être, tout est parfait et tout est chéri.
Je pousse les portes de la chapelle, sûre de ma place dans l'univers. Et je n'échangerais pas ça contre tous les amis et toutes les jolies chaussures du monde.
[Le 19 avril 2016, je me suis lancée dans un challenge nommé #the100dayproject.
Le but du challenge est de produire quelque chose, chaque jour, pendant 100 jours.
Alors j'ai décidé que tous les jours, pendant 100 jours, j'allais choisir un mot et écrire un texte dans mon carnet.
Peu importe s'il faisait 3 lignes ou 3 pages.
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