24 avril 2016
Erosion
Je suis toujours surprise par la force brute des éléments. Au cours des millénaires, ma vallée a tant changé. La rivière a creusé son lit, toujours plus profond. L'eau et le vent ont emporté des pans entiers de falaise, emmenant parfois des bouts de ma maison dans leur chute.
A chaque fois je reconstruisais, j'adaptais, j'améliorais. Au fil des années, les humains en ont fait autant.
Et puis, ils ont commencé à en faire plus. Des édifices toujours plus hauts ont été bâtis, puis des routes, toujours plus larges ont été creusées dans la vallée, pour relier les villes des hommes. De temps en temps, les éléments se rebellaient, détruisant les villes des hommes et emportant avec eux routes, maisons et humains.
Mais les hommes, plus coriaces que le pire des lierres, revenaient toujours, reprenant du terrain sur la nature, érodant la vallée plus violemment qu'aucune rivière. Alors je suis une peu contente aujourd'hui de voir la nature et les éléments reprendre leurs droits. Ça a pris quelques millénaires de plus , mais tous les hommes ont enfin disparu.
Depuis ma maison sur la falaise, j'observe la pluie tomber doucement sur la rivière, faisant grossir son lit. Les éléments sont bien plus patients que toutes les espèces intelligentes qui auraient pensé dominer le monde.
Et je suis encore plus patiente que les éléments.
[Le 19 avril 2016, je me suis lancée dans un challenge nommé #the100dayproject.
Le but du challenge est de produire quelque chose, chaque jour, pendant 100 jours.
Alors j'ai décidé que tous les jours, pendant 100 jours, j'allais choisir un mot et écrire un texte dans mon carnet.
Peu importe s'il faisait 3 lignes ou 3 pages.
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