Cassée
J'en ai appris beaucoup sur moi ces dernières années.
Ces découvertes se sont faites à marche forcée, dans la douleur et la tristesse. J'ai dû faire le deuil de cette partie de moi qui n'existerait probablement jamais, le deuil de l'avenir que je m'étais imaginé. Et puis vivre avec ce bout de moi, ce poids mort, que l'acceptation érode peu à peu.
J'espère qu'elle en viendra un jour à bout et que je pourrais me regarder dans le miroir sans penser à ce mot : cassée.
Je viens de me rendre compte qu'il va falloir faire le deuil d'autre chose. Il est probable que plus jamais personne ne me dise "je t'aime". C'est tout bête, mais ça ne m'avait jusqu'ici jamais traversé l'esprit. Je l'entendrais sûrement de la bouche de ma mère, de celle de mes amis, peut-être, mais ça sera tout.
Je n'aurais personne à qui le dire non plus. Personne à regarder avec cette adoration totale et acceptation complète en pensant "Mon dieu, comme je l'aime...".
C'est ça aussi, se sentir cassée : c'est regarder une partie de soi qui avait l'air intacte et la trouver pleine de micro-fissures. Et espérer que le temps les remplisse et les lisse.
Avant qu'elle ne brisent pour de bon.
[Le 19 avril 2016, je me suis lancée dans un challenge nommé #the100dayproject.
Le but du challenge est de produire quelque chose, chaque jour, pendant 100 jours.
Alors j'ai décidé que tous les jours, pendant 100 jours, j'allais choisir un mot et écrire un texte dans mon carnet.
Peu importe s'il faisait 3 lignes ou 3 pages.
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