mardi 21 octobre 2008

Bon ben... salut



Théoriquement, j'adore le matin. Enfin, le terme 'matin' n'est pas vraiment juste vu qu'en ce moment je me lève plutôt vers quinze ou seize heures. Mais, quoiqu'il en soit, j'adore le moment du réveil, peu importe l'heure qu'il est.
C'est un instant paisible durant lequel je ne pense pas encore à tout ce qui me pèse dessus, à mon père, à l'entreprise, à mes amis, à ce que je vais faire ce soir, à où je vais aller me saouler la gueule et surtout à comment je vais m'habiller.
Pendant ces quelques secondes, il n'y a que les draps, mon oreiller et moi. Comme chaque matin, je me retourne dans mon lit, m'enroulant dans le drap, et ... butte contre quelque chose.
Mes yeux s'ouvrent brutalement et je le regrette aussitôt. Je grogne en les refermant prestement, maudissant le con qui a inventé les fenêtres sans volets, le con qui a inventé l'alcool, le con qui a inventé les boîtes de nuit, le con qui a inventé les téléphones portables et aussi le con qui a inventé les amis qui t'appellent à vingt et une heures pour te dire qu'il y a une SUPER fête sur la plage du Havana et qu'il faut ABSOLUMENT que tu viennes.
Une belle brochette de cons maudits.

Je m'enroule dans le drap et tente de m'éloigner du côté droit du lit, me doutant vaguement que la forme qui y est allongée n'est pas mon chien, Pongo.
Oui, j'avais une imagination débordante à neuf ans, j'ai appelé mon dalmatien Pongo... Enfin bref, quoiqu'il en soit, la forme grommelle soudain elle aussi et je présume qu'elle vient de se réveiller. Merde.
Rassemblant tout mon courage, j'ouvre un oeil, puis l'autre. La table de chevet m'apparait, proche et floue. Des objets qui ne m'appartiennent entre dans mon champ de vision: une paire de Ray Ban balancée à côté du radio-réveil, une cravate noire qui pendouille accrochée à une lampe, une chaussure en cuir, noire aussi, traînant sur la descente de lit.
Il y a un mec dans mon lit de princesse.

La réalité me frappe de plein fouet: PUTAIN je suis dans ma chambre à coucher! La mienne! Pas dans un hôtel privé, pas chez une connaissance quelconque et pas chez le squatteur de lit. Je suis chez moi. Chez mon père. Bordel de merde.
Dans ma précipitation, je dégringole du lit, entraînant le drap dans ma chute. L'Inconnu-du-pieu grogne de plus belle et marmonne un truc que je ne comprends pas. Magnifique, un étranger, manquait plus que ça.
Ramassant le peu de dignité qu'il me reste, je sautille jusqu'à ma penderie, toujours empêtrée dans mon drap, et arrache quasiment ma robe de chambre de son cintre.
Je manque de me vautrer quand Squatteur-de-lit s'exclame soudain dans ce que je suppose être de l'italien.

"Santa Madonna del Gesù, ma che cazzo...? ... Oh, ciao... Dove siamo?"

Je lui adresse ma meilleure imitation de la carpe koï. Comment me suis-je débrouillée pour atterrir dans
mon lit avec un mec qui ne parle même pas la même langue que moi?! Putain, je devais être sacrément torchée la nuit dernière...

"Ecoute..., commencé-je en anglais, la langue internationale des fils à papa. Je ne sais pas comment on est arrivés ici mais il faut que tu te barres.

L'inconnu du lit me renvoie l'air du mec qui s'est pris la cuite de sa vie et qui tente de reconnecter ses quatre neurones pour comprendre ce que la charmante créature rousse qui lui fait face peut bien lui raconter dans une langue inconnue.

- I... yes. Je me souviens de toi, on s'est rencontrés sur la plage.
- Sur la plage du Havana, oui. Je ne me souviens plus de ton prénom...
- Dario..., marmonne-t-il en se levant.
L'inconnu qui n'en est plus un a un instant d'hésitation au moment de sortir du lit. Il doit être tout nu là-dessous. Il me jette un regard puis semble décider qu'il n'y a plus rien sous ce drap que je n'ai déjà vu la nuit dernière et s'extirpe du lit nu comme un ver pour commencer à chercher ses fringues.
Eh beh... c'est bien dommage que je ne me souvienne de rien, parce que d'après ce que je vois j'ai du passer une putain de soirée... Je ne peux retenir mon petit sourire satisfait.
- Alors, on est où? demande Dario en enfilant une paire de jeans.
- Chez moi. Enfin, chez mon père. C'est pour ça qu'il faut que tu te casses en vitesse. Il ne doit pas te voir ici...
Ce connard me regarde avec une moue amusée, comme près à éclater de rire:
- Il pense que tu te préserves jusqu'au mariage ou...?
- Non, mais je n'ai pas particulièrement envie de faire penser à mon père que je ramasse n'importe quel plouc en boîte en étant si pintée que je le ramène sous son toit pour m'envoyer en l'air.
- Un... plouc? lâche-t-il, incrédule, en finissant de boutonner sa chemise.
- ... Désolée. Enfin bref, habille-toi et on se tire.
- Toi, tu vas sortir comme ça? demande-t-il en désignant mon drap.
Ce petit con se fout de moi!
Je sers un peu plus le drap contre moi, attrape une robe au hasard et m'engouffre dans la salle de bain telle une tornade.
Je suis un instant tentée de juste enfiler la robe vite fait le temps de le raccompagner à la porte mais j'ai une réputation à tenir et il est hors de question qu'on me voit aussi débraillée. Pas le temps pour une douche, mais je mets tout de même un peu d'ordre dans mes cheveux, passe ma robe, me mets ce qu'il faut de maquillage pour ne pas avoir l'air d'une morte fraîchement déterrée et sort comme une bombe de la salle de bain. Direction, le dressing. J'explose tous mes records personnels en ne prenant que cinq minutes à choisir une paire de chaussures assorties à ma robe. Je n'aime vraiment pas m'habiller dans l'urgence, mais c'est pour la bonne cause.

Je ressors du dressing, habillée et pomponnée de façon convenable à défaut d'être comme à mon habitude totalement éblouissante... et manque de me casser la gueule devant le spectacle qui s'offre à moi.
Ce mec n'est pas juste l'Inconnu-du-lit. C'est un mix entre une pub Calvin Klein et un demi-dieu. Et j'en ai vu beaucoup de beaux gosses.
Enfin, je ne suis peut-être pas au mieux de mes capacités de jugement, mais je dois avouer que je comprends mieux comment j'en suis arrivée à finir la nuit avec lui quand je le vois comme ça, veste jetée sur le bras, renouant sa cravate dans le contre-jour de ma fenêtre.
Je ne dois pas être trop mal non plus, vu qu'il me gratifie d'un sourire de playboy satisfait de lui-même.
Petit con, va.

- Allez, on se barre.
J'attrape le sac Gucci que j'avais pris pour sortir hier et j'en ai presque des plaques d'exéma tant il n'est pas assorti avec ma tenue, mais toutes mes affaires sont dedans et je n'en ai pas pour trois heures de toutes façons.
- Suis-moi. Et ne fais pas de bruit, chuchoté-je à Playboy en remontant aussi discrètement que possible le couloir qui mène aux escaliers.
Il doit être encore tôt, il n'y a quasiment personne dans la maison et j'esquive aisément les deux bonnes venant en sens inverse en poussant Dario dans une salle de bain inutilisée.
- Tu ne tiens vraiment pas à ce qu'on se fasse choper, hein? marmonne-t-il en me glissant un sourire suffisant. Mais quel petit con imbus de lui-même!

Par miracle, nous arrivons à descendre les escaliers, à traverser le hall, puis la cour, sans se faire remarquer. Arrivée au bord de la route longeant notre propriété, je m'autorise enfin à relâcher ma respiration.
J'ai besoin d'une clope.
Je farfouille sans grande conviction dans mon sac, sachant parfaitement que j'ai fini mon paquet hier soir et que c'est en partie pour ça que je me suis vengée sur la boisson.
- T'as tes cigarettes?
- Hmm, marmonne Dario en sortant un paquet de Marlboro de la poche de sa veste.
Parfait gentleman, il m'allume ma clope avant de retourner à la contemplation des barques agitées par la houle, de l'autre côté de la rue.
Epuisée par le contre-coup du stress, je traverse la route et me laisse tomber sur le muret de pierres qui sépare l'allée goudronnée de la plage. Je sens plus que je ne vois Dario qui s'assied à ma gauche.
- C'est sympa chez toi. La vue, tout ça, lâche-t-il au bout d'une dizaine de secondes.
- Ouais.
La nicotine m'a légèrement calmée et je m'accorde aussi un moment pour admirer le paysage. C'est vrai qu'il y a pire comme coin pour vivre.

Sans concertation, je tends ma cigarette dans la direction de Dario au moment où il allongeait le bras pour me la prendre de la main. L'air amusé, il me fait un sourire avant de porter la tige de tabac à sa bouche.
Je réprime un frisson.
C'est vraiment stupide à dire, on a passé la nuit tous les deux, très probablement couché ensemble, et pourtant cet instant d'osmose, comme si on fumait notre cigarette du matin ensemble depuis toujours, m'apparaît comme un acte extrêmement intime.
Il doit lui aussi le sentir, car il me rend la Marlboro après à peine deux bouffées.
- Tu... Où est la station de taxi la plus proche? me demande-t-il en se relevant, l'air soudainement timide.
- Oh. Euh, tu remontes cette rue, environ dix minutes et tu vas tomber sur la gare. Il devrait y avoir des taxis là-bas.
- Okay... D'accord, parfait. Merci.
- De rien, marmonné-je en me redressant à mon tour.

Il s'en suit la minute de flottement réglementaire pendant laquelle chacun réfléchit à la façon la plus polie de prendre congé. Comment dit-on au revoir à un mec avec qui on a couché en état d'ébriété avancé et partagé une délicieuse cigarette?

Dario finit par redresser la tête, et, en emballant le tout dans un sourire à faire fondre les pierres, murmure simplement:
- Bon bah... salut.
Je ne peux réprimer un petit rire. Et lui aussi se marre.
- Salut, Dario", finis-je par lâcher.
Sur un dernier sourire, il enjambe le muret et commence à remonter la rue en s'allumant une nouvelle clope.

J'hésite une seconde avant de passer à mon tour par dessus le muret pour rentrer chez moi.
Moi aussi, j'ai encore envie d'une cigarette.



[Texte écrit en plusieurs fois et fini à 3h du mat', donc qualité médiocre, navrée.
Donc voici la 'rencontre' Dario/Hestia.
Encore une fois, désolée pour ce texte un peu planplan.
Je prends quand même les commentaires hein.
PS: Barbara, ne me tue pas s'il y a des fautes d'italien, pitié.
]

6 commentaires:

Finwë a dit…

C'est à retravailler quoi. J'aime bien la fin ( à partir de 'par miracle').
Et avant, moi il y a des bouts de phrases que j'aurais enlevé. Je trouve aussi parfois la grossièreté en trop. Tout ce que fait Dario me plait mais Hestia moins. Après je ne sais pas à quel niveau c'est le personnage ou l'écriture qui me gêne. M'enfin bon. J'aime beaucoup la fin et je pense qu'il faut débroussailler un peu.
Voilà ma critique de type-incapable-d'écrire-un-texte.

Silver a dit…

J'aime. *gnou*
C'est un texte plus léger comparé à d'autres mais l'ambiance est sympatique, on regrette que ça soit fini à la fin, quoi. Hestia est excellente, surtout pour le coup du Gucci qui ne va pas à la robe. XD
Dario, par contre, est plus plat... enfin il a pas un rôle qui le montre sous son plus beau jour (enfin, pas pour Hestia) mais bon, j'ai du mal avec son côté Calvin Klein comme tu dis. *gnou*
Enfin bref, c'était sympa tout plein et j'ai envie de lire plus à propos d'Hestia. ^^

Finwë a dit…

Bon en fait, en assemblant nos deux avis ton texte est parfait. :o)

Anonyme a dit…

Comme dit Silver c'est léger, au début je pensais qu'on parlait de toi avant de réaliser que non.

Sinon heureusement que j'écoutais Robert le magnifique parce que je t'assure que j'avais en tête l'image de Mario le plombier...

Nine a dit…

Arf, Mario le plombier... Comment tu tues le mythe là Raf!

Anonyme a dit…

Alors comme ça tu postes des textes sans préviendre ?
Ça va que tu es une épouse divine hein, sinon je serais obligé de râler.

Il manque un petit quelque chose à ton texte. Ce petit plus qui donne à tes textes leur ambiance particulière.
Mais je l'aime bien malgré tout. Pis Dario il a la classe, et en plus Hestia elle est rousse... alors..